
VOULIEZ-VOUS DEVENIR ÉCRIVAINE QUAND VOUS ÉTIEZ PETITE ? À QUEL ÂGE AVEZ-VOUS COMMENCÉ À ÉCRIRE ?
J’ai toujours inventé des histoires dans ma tête. À l’adolescence, j’ai commencé à ressentir un réel décalage entre les autres et moi : j’inventais mon univers plus que je ne m’accordais avec la réalité… Mais je ne savais pas encore que cette « fuite » psychique ferait le terreau de mon travail d’écriture… C’est tardivement que je me suis dit que je voulais écrire, après bien des années à me demander ce que j’allais bien pouvoir faire de moi !
ET QU’EST-CE QUI VOUS A DONNÉ ENVIE D’ÉCRIRE ?
Je suppose que l’évasion et les émotions que m’a procurée la lecture forment, chez moi, le socle de l’envie d’écrire. Un roman est une fenêtre offerte au lecteur pour qu’il plonge dans l’univers fictif que l’on imaginé, et qu’il suive les traces d’une histoire inventée pour lui…
Y’A-T-IL DES MANUSCRITS QUI N’ONT PAS ÉTÉ PUBLIÉS ? POUR QUELLE RAISON ?
Oh oui ! Certains ne verront probablement jamais le jour… Ils ont servi à me « faire la main », ou bien, à souffler entre deux polars et ils ne correspondent donc pas au genre dans lequel je sévis habituellement.
POUR VOUS L’ÉCRITURE, C’EST PLUTÔT UN MÉTIER OU UNE PASSION ?
Les deux ! Et faire de sa passion son métier, c’est fabuleux.
AVEZ-VOUS D'AUTRES PASSIONS QUE L'ÉCRITURE ?
La lecture, bien-sûr. Je consacre aussi beaucoup de temps à visionner des films et des séries. Et j’adore jouer à des jeux de société.
QUELS SONT POUR VOUS LES BONS CÔTÉS ? ET LES MAUVAIS ?
Achever un roman avec le sentiment d’être parvenu « au but » est une véritable joie. Se laisser surprendre par le développement d’une intrigue, ou par l’orientation d’un personnage, procure aussi une certaine ivresse. Enfin, la rencontre avec des lecteurs qui vous témoignent leur enthousiasme constitue une extraordinaire « récompense ».
Les mauvais côtés ?…
Cent fois sur le métier, remettre votre ouvrage ?! Faire et défaire, refaire…
Intimement, la prise de risque constante, et l’exposition aux critiques. Et, plus prosaïquement, la précarité du métier, les incertitudes liées aux revenus.
AVEZ-VOUS DES HABITUDES D’ÉCRITURE ? QUELLES SONT-ELLES (LIEU, MOMENT DE LA JOURNÉE, EN MUSIQUE) ?
J’écris le matin. En période créative, mes levers ont tendance à être très matinaux (4 ou 5 heures du matin). Je commence à sécher vers 12-13 heures, et je m’arrête. Pendant que j’écris, je bois beaucoup de café. Le silence doit être total : pas de musique, pas de bruit parasite… sauf le crépitement du feu de cheminée !
AVEZ-VOUS UN PROCESS D’ÉCRITURE ? QUEL EST-IL ?
Je n’ai pas de plan au sens strict. Une idée de départ à laquelle j’ai bien réfléchie (thème, lieu, personnages…), des idées de rebondissement, et un dénouement. Qui plus est, comme je l’ai déjà dit, il n’est pas rare que je me laisse surprendre par une idée nouvelle, une orientation, une scène… que je n’aurais pas envisagée d’écrire au départ !
OÙ TROUVEZ-VOUS VOTRE INSPIRATION ? AVEZ-VOUS DES MOMENTS OU L’INSPIRATION NE VIENT PAS ?
L’inspiration me vient de la réalité : débats de société, faits divers, actualités… Certaines choses m’interpellent, et me donnent envie de concevoir une intrigue. Cela étant, je collectionne les thèmes qui ne trouvent pas d’histoire ! Alors, je les mets de côté, et, qui sait, peut-être un jour feront-ils naître une idée exploitable ?!
Bien-sûr, l’inspiration ne se convoque pas… Certaines plages d’écriture sont donc plus productives que d’autres. En revanche, je tiens pour acquis que l’inspiration vient souvent en travaillant, un peu comme l’appétit qui, dit-on, vient en mangeant ! Si je devais attendre que la Muse sacrée s’empare de moi pour me mettre au travail, je ne suis pas certaine que j’aurais achevé un seul ouvrage, à ce jour. Donc, la régularité, l’effort reconduit chaque jour, le labeur (oui, je sais, dit comme ça, ce n’est pas très glam…) sont les pré-requis de l’écriture.
VOS HISTOIRES SONT-ELLES TIRÉES DE FAITS RÉELS, D’ANECDOTES PERSONNELLES ?
Non… si un fait réel m’interpelle, je vais réfléchir au thème qui lui est sous-jacent. Mais je n’ai jamais élaboré une intrigue à partir d’un fait réel à proprement parlé.
Si par anecdote, on entend les petites réflexions que l’on se fait parfois à soi-même, oui… Il m’arrive, en cours d’écriture, d’avoir un flash concernant une situation réelle « vécue », et de l’exploiter dans le roman, par exemple, au travers d’une réflexion que se fait un personnage.
Y’A-T-IL UN LIVRE QUI A ÉTÉ PLUS DIFFICILE À ÉCRIRE ? ET UN PLUS SIMPLE ?
Le livre le plus dur à écrire a été le tout premier, et il n’a pas été édité (heureusement pour le lecteur !) Le premier roman porte souvent les écueils des premiers pas : incertains, patauds, complexés… mais, ces premiers pas vous mettent en jambe, créent cet élan et cet équilibre nécessaires à la marche, et vous entraînent avec un peu plus d’assurance vers votre monde intime et créatif.
Le plus simple… je dirais qu’il s’agit de « voulez-vous tuer avec moi ce soir ? », mon premier polar édité. Format plutôt court, avec une intrigue volontairement linéaire et une construction épurée, reposant avant tout sur la personnalité d’un tueur…
AVEZ-VOUS UNE PRÉFÉRENCE POUR L’UN DE VOS ROMANS ? POURQUOI ?
Pour être tout à fait franche, il s’agit d’une préférence relative et mouvante, puisque toujours liée au polar que je viens de boucler… Puis, l’édition passée et les mois défilant, j’ai tendance à n’en voir que les défauts !
AVEZ-VOUS DÉJÀ PENSÉ À ARRÊTER L’ÉCRITURE ? SI OUI, POURQUOI ?
L’écriture est le moyen par lequel je me réalise, donc non, je ne pourrais pas arrêter d’écrire.
AVEZ-VOUS UN OU DES NOUVEAU(X) PROJET(S) EN COURS ? UNE IDÉE DE LA DATE DE SORTIE ?
Mon prochain polar « Le cercle des mensonges » sort le 3 mars qui vient.
Par ailleurs, je viens d’achever un nouveau manuscrit. Je vais donc pouvoir me lancer dans la phase relecture, corrections… avant une sortie probable en 2022 !
UN DERNIER COMMENTAIRE ?
Merci pour cette interview. Et bonne suite à vous !
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